vendredi 7 janvier 2011

#296 – TrajetS

Avec ce temps trop de saison, l'asphalte devient pire qu'un hier éthéré et meilleur qu'un incertain demain. Au Pas-de-Calais, mon pas n'était plus sûr. Bitume de l'amertume, la neige se cristallise autrement, elle floconne en palissant. Je tourne dans le sentier de Pas-de-Pitié qui débouche chemin de la Saint Glinglin. Arrive après sur un trottoir qui broie du choir, un vrai macadam pour états d'âme. Cela tombe à propos, j'en regorge : impasse des mauvaises passes, où l'effondrement est bien venu ; venelle des jours cruels, où aiguiser ses scalpels ; avenue des déconvenues, où les mouchoirs ne sèchent jamais. Tiens, vous êtes là ! Ruée dans la rue des cruelles, rue de ce qu'on a cru d'elles... et qui nous a laissés pantelants. Trouver ceux de nos chemins qui mènent à Rome, n'est pas une mince affaire, sacrebleu. Voici l'accès des portes fermées, le passage des anges sauvages, la voie de la conne foi, l'artère de la charnière, les charmilles des jeux de filles, l'autostrade des maussades, les sentiers des hommes entiers. Voilà, la voirie de la sauterie... Sans omettre la street de « pas la frite », le malfamé boulevard des têtes de lard où se planque la fameuse ruelle des rebelles... Celle qu'aucun plan n'indique. Battons le pavé de nos semelles ferrées. Mais, suivez-moi... faisons chemin main dans la main.


Vous ai-je parlé de la rage que, dit-on, l'on attraperait passage des déballages ?


Attention, place des rapaces, ça verglace maintenant... de pâlir en floconnant, l'on blanchit sans prendre gare en nuageant… mais je m'égare dans une fièvre ferroviaire... 807 nuées troublent l'horizon, une brume qui s'étire, des nimbes qui s'exhalent... la vue se brouille... j'aurais tant désiré t'y guider... dans ce nid... doux, chaud et parfumé... mais le trajet, je l'ai oublié... alors... comment t'y emmener...

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