mercredi 26 octobre 2011

No, Johny, no !

« Johny Shine ?... chambre 807... »


J’avais cru m’être trompé au départ. Mais non... C’était bien l’adresse que m’avait donné le rédac chef... Difficile de rêver cadre plus miteux... Une de ces imitations de motel américain, coincée entre autoroute et zone commerciale... Un secret pour personne que le fennec d’Austin était dans une mauvaise passe. Picolait beaucoup trop à ce qu’on disait... Incapable de monter sur scène certains soirs... Et quand il parvenait à quitter sa loge, massacrait deux ou trois morceaux puis se lançait dans des impros interminables... Un véritable autoportrait, son dernier album !... De drown in my own booze à getting sober, gettin mad, pas un morceau qui ne fasse plus ou moins écho à ses dérives alcoolisées... Mais de là à imaginer telle dégringolade !... Aussitôt franchie la porte de sa chambre, j’avais capté ce qui m’attendait... Affalé dans un fauteuil, le vieux Johny... Quittant le goulot le temps de s’en rouler un petit... À peine s’il est parvenu à articuler trois phrases pendant l’interview... Son manager qui s’est chargé de répondre à sa place... Une vraie pitié !... Me quitte plus depuis sa silhouette ratatinée... ses longs bras maigres... joues creuses... ses yeux barrés... sourire rictus... Sale plan !... Gamin on m’aurait dit qu’un jour je viendrais frapper à la porte de sa piaule... Que je me retrouverais comme ça face à lui... Mais j’étais venu rencontrer une icône... et avais serré la main d’un fantôme...

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