samedi 12 novembre 2011

Hanoï 4

Refaire le parquet du séjour de la grand-mère : rien de plus simple, déposer le lourd canapé et le grand tapis afghan dans le bureau adjacent, mais là je suis vraiment à l’étroit, il faut tout remettre d’aplomb dans le bureau sur lequel traîne un vieux jeu de Tours de Hanoï avec seulement 4 disques restant, sinon c’est râpé pour mes allergies à la poussière. Et puis ce putain de minou vicieux, il n’a rien d’autre à faire que bouffer, dormir dans son énorme couffin sur le canapé et le défendre toutes griffes dehors dès qu’il me voit me rapprocher. Et 8,07 kg de chat, ça donne à réfléchir. Mais aujourd’hui, il ne va pas gagner à ce jeu-là, faut pas me chercher tous les jours. J’enfile ma tenue de combat, gros bleu de travail, chaussures et gants de protection.


J’agite quelques croquettes sous le nez du tigre, je pose l’écuelle dans la cuisine, et le morfale me suit. Je déplace vite fait le couffin dans le bureau, mais le rusé félin m’a entendu : il se précipite vers sa couche et se love dedans. J’en profite pour pousser le canapé dans la cuisine. Impossible de mettre le tapis dans le bureau à cause du chat maintenant. Je file un coup de pied dans le couffin : abasourdi, le sale chat déguerpit en miaulant dans le séjour. Je chope le couffin et le dépose fissa sur le canapé. Dès qu’il me voit revenir dans le séjour, le chat s’échappe dans la cuisine en couinant. J’attrape le lourd tapis et le positionne difficilement dans le bureau en poussant les autres meubles contre le mur. Je promène l’écuelle sous le nez de l’imbécile à quatre pattes et l’attire dans le bureau. Pendant qu’il se remplit de bouffe, je pose son couffin dans le séjour, et je saisis le canapé en beuglant sous l’effort. Terrorisé le crétin de chat se barre et se réfugie dans son couffin. Enfin tranquille je pousse péniblement le canapé sur le tapis. Je réapparais dans le séjour, le putain de chat s’enfuit vers sa gamelle. Du coup, je ramène tranquillement le couffin sur le canapé, et retourne dans la cuisine pendant que cet abruti de chat file entre mes jambes vers son refuge douillet. Quand j’aurai fini le parquet, j’enfermerai le chat dans la chambre pour tout remettre en place.

1 commentaire:

  1. Jamais vu de suspens plus haletant depuis la traversée de la rivière par le loup, la chèvre et le chou. Bravo! Los matous no pasaran!

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