jeudi 27 décembre 2012

La déviée.

C’est une maison, en bord de tout.
Le chemin n’a pas de nom, juste un numéro, le 807.
Secouée par les vents. Dorée par le soleil. Usée par son histoire. Comptée par le temps.
Domptée par son silence.
Elle est là. Impatiente. Enervée.
En prenant son café, déjà ce matin, elle s’est tâchée le pantalon. Agacée. Pieds nus, elle a glissé, la chatte sur ses talons, vers la terrasse. Le jour ne se faisait pas prier pour se lever, avec son insolente lumière.
Les deux mains, posées bien à plat sur la table en fer forgée, froide et humide encore, ses yeux en vague, son sourire en coin, elle y pense.
Encore.



Au loin, sur le muret, la chatte lui lance un dernier regard, avant le saut sur le sable, de l’autre côté. Surement quelques mouettes à chasser, certainement quelques poissons à narguer.
La matinée sera longue.
Elle raffole de la discrétion de la maison, son apaisement la reconstruit.
Comme une méridienne sur laquelle on s’allonge en douceur.
Une câlinerie que l’on s’offre.
Un temps.
Un souffle.
Une déviation, empruntée au hasard d’un souhait.
Ce choix est toujours à l’heure.
Excessif de lui-même.




Elle y arrivera.
Elle tient toujours ses promesses, même pendant les nuits.
Surtout le jour annoncé de la fin du monde.
C’est maintenant.
 C’est demain.

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