vendredi 25 janvier 2013

Palombe-bière


 
                      Après l’ouverture de la chasse qui a été fêtée ce dimanche, nous avons envoyé, dans les bois du pays, une unité de nettoyage des espaces naturels. Ils ont eu pour mission de balayer les feuilles, de remplumer les fourrés, de redresser les menhirs et de coucher les dolmens, d'enlever les taches de spiritueux sur le gazon, les traces de poudre ou substance blanche (d’origine inconnue !?) sur les troncs de chênes centenaires où viennent brouter les chèvres, etc. 
 


                      Tout se serait bien passé si, en pénétrant dans une clairière, sous un rideau de plumes et de fumée, nos 807 experts n’avaient découvert le corps silencieux d’une palombe, une aile tremblante repliée sur sa tête triste, qui mourut lors de son transport en hélicoptère vers la clinique vétérinaire la plus proche. 



                      Ainsi, sitôt le décès constaté, nos légistes ont pratiqué une autopsie, sur le cadavre encore tiède de l'oiseau, qui leur a permis de déceler du plomb dans l’aile droite, des traces d’une substance laiteuse (!?) sur les rémiges, mais surtout des taux anormaux de césium 137, d’uranium 238, d’extrait de coca de Bolivie, d’héroïne d’Afghanistan, de tabac de La Havane, d’herbicide « Rounddown », de théine du Japon, caféine du Cantal, de flavonoïdes (antioxydants) de Saint Pourçain d’Auvergne, de fer en provenance des établissements « Fort Broyard » premier spécialiste de la destruction automobile dans notre pays, d’érythropoïétine de synthèse, dite EPO, obtenue par première pression à froid du foie d’un sportif vainqueur du Tour de France cycliste, de carbone à cristallisation cubique que des braconniers ont retiré d'une mine de diamants de sang, sise en Ouganda, et la liste est tellement longue qu’il faudra des mois à nos analystes pour rendre leur conclusion sur les causes réelles de la mort de ce pigeon ramier.

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