samedi 15 juin 2013

Le sens du poil.


                      Si j’avais été Eric Chevillard




                     (ce qu’à priori je ne suis pas)




                      je n’aurais pas perdu mon temps à compter les herbes de mon jardin, ni les feuilles de mes arbres ou les pétales de mes roses, encore moins leurs sales épines, j’aurais arraché un à un les poils de ma moustache et de ma barbe, comme ça, tranquillement, comme on effeuille une marguerite, ou encore ceux de mes bras, ceux de mon torse, ceux de mon ventre, ceux de mes guibolles, j’aurais bien réussi à en trouver 807 (et pas 806 ou 808), toute la difficulté (tout l’art du jeu) consistant à choisir une partie du corps susceptible de fournir pile poil ce chiffre, sans avoir besoin de tricher, ce qui exclut  les poils crâniens, bien qu’aux dernières nouvelles il s’en soit trouvé un (le jury l’atteste) qui en aurait compté 807, Eric Chevillard en personne, qu’on peut féliciter d’avoir eu l’intelligence de renoncer à son jardin,  et qu’on a connu moins inspiré, comme à l’époque où il s’exerçait à caresser les 1789 piquants de son hérisson, on se demande pourquoi. 




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