dimanche 27 octobre 2013

clôtures









             Samedi, une heure moins dix. Ronronnement répétitif d'un marteau piqueur au loin. 
Une heure déjà que l'attente n'a plus court, que tu t'es remis en route. Pieds refroidis. 
Marcher au ralenti. 
C'est quoi cette rue ? Chaque pas une montagne, ne plus rester dehors...Grelotter un peu. 
Des clôtures, longer des clôtures, Vertige, un peu. Se casser la gueule, ça met à plat. 
La faim gargouille. Chaque pas, distance qui rétrécit celle entre le marcheur et une quelconque porte entrouverte. 
Trimballe ta carcasse jusqu'au numéro 8. Que quelques pas. Avance donc. Quand même pas difficile. 
Qu'est-ce qui colle aux pieds, trottoir et les feuilles jaunes éparpillées. Marche, juste ça. 
Contracte le mollet droit, craquement de rotule. En face les numéros impairs. Le 7. 
Y aller, nom de dieu, y aller. 
Se secouer. Personne d'autre que toi dans le rue à l'heure du repas. Calme funèbre 
à part le ronronnement métallique. 
S'enfoncer dans un rêve yeux entrouverts. Traverser rue. Pied au-dessus du trottoir. Effort. 
Sésame qui fera s'exaucer... 
Maintenant. Numéro 7. Ding-dong aigre, sonnette, plus de marteau piqueur au loin.




2 commentaires:

  1. Coucou Camille !

    Clô-clôt-tures, le téléphone ne sonne pas, mais le marteau-piqueur grince, au loin... Clô-clôtures, Camille est dure au mal, toute à la douleur de sa verticalité : rêve, images en trompe-l'œil ou bien réalité anamorphotique ; l'estomac dans les talons et le cerveau lent qui peine à poser un pied devant l'autre. Tout cela est bien écrit, avec le style qui convient et les photographies pour mettre du baume au cœur, lui qui n'a pas d'œillères...

    Merci pour ce voyage intérieur-extérieur !

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    1. Merci Stéphane pour ces encouragements qui font avancer à grandes enjambées...

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