jeudi 30 janvier 2014

Ornières

           Éric Chevillard a écrit cela dans son journal L'Autofictif sur Internet : 

         « La pensée en roue libre retourne toujours à certains lieux du passé qui n’ont pourtant rien de bien remarquables et où nous n’avons pas souvenir avoir rien vécu non plus d’extraordinaire. Ce peut être un hall d’entrée, une allée, un bout de jardin ou de rue…, des endroits assez neutres, vaguement déprimants. Ce sont des ornières du chemin dans lesquelles inexplicablement notre pied est resté coincé, autant de tombes déjà où nous  semblons condamnés à demeurer enfouis éternellement. » 




           Aussi, moi-même, je me ressouviens de 807 lieux visités où j'ai désenchanté et cessé d'exister en me laissant aller à ma propre pente, en glissant sur les murs facebookiens à la recherche du temps que je ne retrouverai plus. J'apprends la vie des autres comme un poème en statuts et commentaires. 



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